Un taggeur qui graffe une toile, c’est pas cool. Mais quand le taggeur est l’auteur de la toile, ça passe ! C’est ce que Bonnard a dû expliquer au gardien du Musée du Luxembourg qui l’a alpagué alors qu’il était en train de rectifier une nuance de vert sur le feuillage d’une de ses toiles, directement sur le mur. Le peintre était tellement coutumier du fait qu’aujourd’hui, en peinture, cette pratique de la retouche se dit "bonnardiser".
Michel-AngeLa Pietà, 1498
Ça peut énerver : un jour, Michel-Ange entend deux badauds affirmer que sa fameuse Pièta serait l’oeuvre d’un autre… Exaspéré, il se laisse enfermer de nuit dans la Basilique où elle se trouve pour y sculpter sa signature à la lumière d’une chandelle. Le texte qui apparaît sur la poitrine de la vierge ? “C’est moi, Michel-Ange Buanarotti le Florentin, qui l’ai fait”. Une manière de montrer son génie à tous et pour l’éternité.
Yves KleinLa spécialisation de la sensibilité à l’état matière première en sensibilité picturale stabilisée, 1958
L’expo d’art contemporain la plus mythique ? Sans doute celle d’Yves Klein en 1958, qui présente… des murs blancs et des vitrines vides. Frustrés de couleurs, les visiteurs ont dû attendre un peu pour se rassasier en bleu Klein, la couleur qui avait fait la réputation de l’artiste. Celui-ci avait voulu servir au buffet des cocktails au bleu de méthylène - un colorant qui colore tous les liquides… y compris l’urine.
Jacques-Louis DavidBonaparte franchissant le Grand-Saint-Bernard, 1803
Napoléon qui défie la tempête perché sur un cheval cabré pour franchir le col du Grand Saint-Bernard… On se dit : le mec avait la classe. Bah figurez-vous qu’en fait, il était tellement busy qu’il a refusé de poser pour David, le célèbre peintre de l’épopée napoléonienne. Qui, à la place, avait pris son fils comme modèle. Ah, au fait : pour passer le col, Bonaparte chevauchait, frigorifié, une mule.
Jason deCaires TaylorSculptures immergées, 2006
Pour rentrer dans ce musée, le port du maillot de bain est recommandé. Ainsi que celui des palmes et des bouteilles d’oxygène. Jason deCaires Taylor, un sculpteur qui n’a pas peur de toucher le fond, a immergé ses statues au large du Mexique dans un incroyable musée sous-marin. Petit à petit, par l’action de la mer et des coreaux, les visages s’altèrent et deviennent d’étranges êtres hybrides entre formes humaine et minérale… Qui a dit qu’on ne se cultivait pas à la plage ?
Claude MonetTrois femmes au jardin, 1866
Ce tableau, il s’appelle “Trois femmes au jardin”. Sauf qu’en fait, il n’y en a qu’une : Camille, la femme de Claude Monet, qui a prêté ses traits à tous les personnages de cette toile peinte dans le jardin de l’artiste. Même le regard de l’homme derrière le bouquet, c’est elle. Monet n’avait vraiment d’yeux que pour sa femme. Une oeuvre pourtant refusée par le jury du salon de 1867 qui voulait “sauver l’art” de l’impressionnisme...
Gustave CourbetL’atelier de l’artiste, 1855
Se détaguer d’une photo d’une ex ? Rien de plus simple. Mais au XIXème, quand les souvenirs étaient peints à l’huile, c’était une autre paire de manches... Après une dispute, Baudelaire vient demander à Courbet d’effacer la maîtresse aux côtés de qui il l’avait représenté sur ce tableau. Courbet accepte et passe un coup de pinceau sur la muse. Mais avec le temps et l’usure des pigments, aujourd’hui, la muse réapparaît. Pas facile de tirer un trait sur le passé…
Edouard ManetLa Botte d'asperges, 1880
C’est comme ça : vers la fin de sa vie, on commence tous à avoir des tocs. Grands peintres y compris. Manet, lui, c’était les fruits et légumes, qu’il peignait à la pelle. Un mécène lui commande un botte d’asperges et, très heureux du résultat, lui offre plus d’argent que prévu. Manet le remerciera en lui envoyant un nouveau tableau représentant… une seule asperge. Son commentaire : “Il en manquait une à votre botte”.
Abraham PoinchevalDans la peau de l’ours, 2014
En avril 2014, au musée de la Chasse et de la Nature, cet artiste spécialiste de l’enfermement s’est jeté dans la gueule de l’ours. Ou plus précisément, sa panse : il a vécu 13 jours dans une capsule installée à l’intérieur d’un véritable ours, aménagé avec eau, électricité et toilettes, en se nourrissant de miel et de baies sauvages. Nous, on trouve ça complètement ours.